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Le Tyrol à l'ouest d'Innsbruck

11 au 25 Août 2013

Et nous voilà de retour en montagne, pour notre plus grand bonheur ! La ville c'est bien beau mais après 2 ou 3 jours, on a hâte de revoir les montagnes, les prés fleuris et de chausser à nouveau nos bottes de rando. Et le Tyrol, c'est un paradis pour la randonnée pédestre. On se déplace de 50 km et voici une autre vallée à explorer. On pourrait passer un mois dans chaque vallée et on n'aurait pas tout vu. Il faut donc faire des choix. La plupart du temps, on choisit de monter 600 à 800 m (et plus) avec un téléphérique pour atteindre rapidement la haute montagne avec des points de vue dégagés et des panoramas splendides puis de partir en randonnée pour la journée et atteindre des sommets plus élevés. Parfois, nous redescendrons à pied jusqu'en bas, d'autres fois, nous utiliserons le téléphérique préférant passer plus de temps en altitude, là où c'est le plus beau.

Réal au sommet du mont Reither, 2 374 m

À 20 km à l'ouest d'Innsbruck, Seefeld est le point de départ de nombreuses randonnées. En hiver, c'est l'un des plus vastes domaines de ski de fond des Alpes avec ses 260 kilomètres de pistes. Il a d'ailleurs accueilli cette discipline lors des Jeux olympiques d'hiver de 1964 et 1976. Nous empruntons donc d'abord un funiculaire puis une télécabine pour nous rendre au pied du Seefelder Joch (2 074 m) que nous gravirons (2 221 m) puis, après avoir traversé un cirque abrupt nous grimpons jusqu'au sommet du mont Reither (2 374 m), pause lunch, panorama grandiose, le bonheur total. De là, descente jusqu'à la Nordlinger Hütte, magnifiquement située puis un petit bout en téléphérique et descente à pied de 700 m à travers des alpages jusqu'à notre camping-car. On aura la chance de voir un chamois, même de loin, c'est une belle bête !

Mittenwald en Allemagne

Le lendemain, balade en moto dans les environs. La frontière allemande est toute proche, on se rend donc à Mittenwald, une ville réputés pour ses luthiers depuis 1684. Située sur l'ancienne route reliant l'Allemagne à l'Italie, la rue principale arbore de jolies maisons peintes et déborde d'activité. C'est la haute saison touristique, il fait beau soleil, la crème glacée et la bière ont la cote !

Retour via la vallée de Leutasch puis Mösern où l'Hohe Munde ( 2 662 m) domine la vallée de l'Inn, une autre journée bien remplie. L'orage menace mais nous rentrerons bien au sec, chanceux comme toujours.

En guise d'intermède dans notre récit, voilà une histoire à caractère religieux qui nous a bien fait sourire et que nous aimerions partager avec vous... Peut-être que nos dirigeants syndicaux devrait s'en inspirer...

«Dans les représentations figuratives, la faucille est l'attribut de sainte Notburge, en raison dudit «miracle de la faucille» au 13e siècle. Notburge, fille de ferme à Eben défendait le droit des travailleurs. Lorsque leurs cupides patrons exigeaient qu'ils poursuivent le travail en soirée et le dimanche, tous les garçons et les filles de ferme protestaient, mais aucun d'eux n'osait faire valoir son droit. C'est alors que Notburge demanda raison aux patrons et pria Dieu de lui témoigner un signe de soutien. Elle lança sa faucille en l'air et cette dernière ne retomba pas, restant comme suspendue en l'air. Les patrons, très impressionnés, promirent de respecter les droits de leurs employés à compter de ce jour.»

Allez hop, 50 km en direction du sud-ouest et nous atteignons la vallée de l'Ötztaler, qui à son extrémité sud se divise en deux plus petites vallées : la vallée du Vent et la vallée de Gurgl. Les routes s'arrêtent au bout de ces vallées. C'est la barrière des Dolomites et, de l'autre côté, l'Italie. Région hautement touristique avec ses nombreux centres de ski alpin, elle accueille le plus haut sommet du Tyrol du nord, le Wildspitze (3 374 m) et aussi le plus haut hameau d'Autriche habité toute l'année, Rofen (2 014 m). Nous y ferons deux superbes randonnées.

Vue sur les glaciers au sommet du Hohe Mut ( 2 659 m)

La première rando sera à partir d'Obergurbl via une télécabine qui nous amène au Hohe Mut (2 659 m) d'où la vue est déjà magnifique sur plusieurs cirques glaciaires. En un peu plus d'une heure de marche, nous atteignons le glacier de Rotmoos. C'est toujours impressionnant d'approcher ces géants de la nature et de penser que, d'ici quelques dizaines d'années, ils auront peut-être disparu à jamais... Le retour se fait tout en descente d'abord au fond d'une vallée en longeant le torrent issu du glacier puis en forêt où nous avons la chance encore une fois de voir un chamois mais de très près cette fois-ci. Effrayé par d'autres randonneurs à proximité, il viendra traverser notre sentier à toute allure pour aller se réfugier en forêt. Un beau spectacle !

Réal et le glacier de Rofenkar

Le lendemain, à partir de Vent, il y a plus de boulot, 800 m à gravir. D'abord un télésiège jusqu'à 2 356 m puis un sentier à travers les alpages puis plus abrupt et rocailleux jusqu'au sommet du Wildes Mannle, 3 023m. De là se déploie un splendide panorama 360 degrés sur une quinzaine de glaciers. Quel bel endroit pour luncher ! Le retour s'effectue via le refuge du Breslau après une section en descente plutôt vertigineuse mais heureusement assurée par un câble d'acier auquel on se tient en guise de sécurité. On traverse ensuite le torrent du glacier de Rofenkar qui dévale les parois du Wildspitze sur près de 1 000 m de dénivellation. Les rochers sont orangés, il doit y avoir du fer dans le coin !

On ne se lasse pas de ces paysages grandioses. Chaque randonnée est différente et nous offre de beaux panoramas. Nous irons donc explorer la vallée voisine, celle du Pitzbach que le guide Michelin qualifie de 3 étoiles.

Panorama du sommet du Hinterer Brunnenkogel à 3 440 m.

La vallée du Pitzbach se laisse toutefois un peu désirer... Ce n'est qu'après deux jours de pluie et de nuages bas que nous pourrons aller la découvrir. Mais l'attente en valait la peine ! C'est sous un ciel bleu sans nuage et un soleil éclatant que nous sommes montés au sommet du Hinterer Brunnenkogel à 3 440 m. Sans effort toutefois puisque c'est d'abord un funiculaire dans un tunnel long de 3,7 km creusé à travers la montagne qui nous hisse en 8 minutes à 2 860 m. Puis, une télécabine nous dépose sur une crête rocheuse à 3 440 m au milieu d'un immense cirque de glaciers d'où se révèle un fantastique panorama. Malheureusement, impossible de randonner ici, ce sont des glaciers tout autour, il faudrait avoir de l'équipement de haute-montagne et un guide car les crevasses ne pardonnent pas ! Les jumelles nous permettent de voir des alpinistes au sommet du Wildesptize alors que d'autres en cordée sont en route pour l'atteindre. Réal voudrait bien être à leur place...

Réal au Lac Riffle, 2 300 m.

Le lendemain, c'est une excursion au lac de Riffle. L'arrivée de la télécabine est à 2 300 m face au joli petit lac Riffle autour duquel des vaches paissent paisiblement. La rando vers le refuge et le glacier Taschach serpente à flanc de montagne et nous offre des panoramas qui évoluent à chaque détour, un bon prétexte pour prendre plein de photos et vidéos !

Ce devait être jour de déménagement le lendemain mais la météo nous annonce de la pluie pour le surlendemain, on se déplace donc en fin d'après-midi après notre rando au Rifflesee pour aller se camper dans la vallée voisine, la vallée du Faggenbach dans la région du Kaunertal. Cette vallée est desservie par la route panoramique «Kaunertaler Gletscher» de 29 km de longueur, l'une des plus hautes d'Europe culminant à 2 750 m.

Le lac de barrage du glacier Gepatsch

Après avoir longé le torrent du Faggenbach, la route parvient au barrage de Gepatsch qui forme le plus grand lac de l'ouest de l'Autriche (qui en fait paraît bien modeste avec ses 6 km de long à nos yeux québécois habitués aux grands espaces). Le ciel est finalement couvert ce qui donne aux paysages des teintes plutôt grisous.

Nous aurons quand même la chance de faire une belle rando vers le glacier de Gepatsch, le plus vaste d'Autriche dans un cadre verdoyant ponctué par des rochers orangés.

Le téléphérique Karlesjochbahn (2 750 m à 3 108 m)
Au bout de la route panoramique, à 2 750 m, après nous être élevés de 1 500 m, nous arrivons au téléphérique du Karlesjochbahn. Cette fois-ci, nous passerons notre tour... la vue est sûrement superbe par beau temps au sommet à 3 108 m mais aujourd'hui les nuages sont bas et menaçants... Nous décidons de plutôt rentrer et grand bien nous en fit car nous aurons le temps de revenir au camping-car avant l'orage qui ne manquera pas de tomber en fin d'après-midi...

San Anton am Arlberg
Enfin, nous ne quitterons pas le Tyrol sans aller jeter un coup d'oeil à la célèbre station de ski de San Anton située à l'extrémité ouest du Tyrol, tout près de la frontière de la province voisine, le Voralberg. Nous braverons un temps pluvieux et la grisaille pour explorer la région à moto. San Anton fait partie d'un immense domaine skiable, celui de l'Arlberg (86 remontées mécaniques, 276 km de pistes et 190 km de circuits hors pistes) qui se compare aux autres grands domaines européens tels les Trois vallées en France et St.Moritz-Zermatt-Verbier en Suisse.

Le développement de ce domaine skiable a été rendu possible par la construction en 1900 de la route du col de Flexen (1 773 m). De nombreux tunnels et galeries ajourées de baies protègent la route des avalanches nombreuses dans cette vallée très encaissée. Les villages de Lech et Zürs, qui autrefois n'étaient habités que l'été et dont les prés trop abrupts n'étaient pas cultivables et ne servaient que de pâturages, sont aujourd'hui de prospères stations autant en hiver qu'en été grâce à cette route.

C'est donc au total un peu plus d'un mois que nous aurons passé dans le Tyrol autrichien ! Que du bonheur ! Des montagnes, une belle nature, de belles randonnées pédestres, de jolis villages fleuris, c'est ce que nous étions venus chercher en Autriche et c'est dans le Tyrol que nous les avons trouvés ! Ceci dit, sans diminuer la région de Salzbourg que nous avons aussi adorée ! Finalement, toute l'Autriche est belle et nous a comblés à souhait !

Danke schoen Österreich !